13 novembre 1994 : le premier titre controversé de Michael Schumacher

Il y a vingt-quatre ans aujourd’hui, Michael Schumacher gagnait son premier titre de champion du monde. Un titre marquant la fin d’une saison pleine de drames et de controverses.


Le soleil brille en ce 13 novembre 1994 sur le circuit urbain d’Adélaïde, Australie. Cette dernière manche du championnat de Formule 1 voit s’opposer Michael Schumacher, jeune prodige ayant remporté huit des seize courses de la saison, à Damon Hill, pilote britannique ayant brillé en cette fin de saison.

Un seul point sépare les deux pilotes. En qualification, c’est Nigel Mansell qui s’impose devant les deux concurrents. Mais dès le départ, Schumacher le dépasse, suivi de Hill. Pendant toute la première partie de la course, ce classement reste le même.

Au tour 36, Hill est en passe de rattraper Schumacher lorsque l’Allemand sort au virage d’East Terrace. Il touche le mur mais revient sur la piste. Alors que le Britannique va le dépasser, Schumacher referme sa trajectoire sur son adversaire, se sortant par la même occasion. Aucune sanction n’est prise, les instances invoquent un incident de course.

L'incident entre Michael Schumacher et Damon Hill lors du Grand Prix d'Australie 1994

Damon Hill arrive à rejoindre son stand, mais c’est peine perdue : sa voiture ne peut plus repartir. Dans le clan Benetton, on fête cet abandon. Avec son point d’avance, Michael Schumacher gagne le championnat du monde des pilotes. Un titre à l’image de cette saison, controversé.

Suspicions

L’année avait pourtant bien commencé. Après le départ à la retraite d’Alain Prost, Senna est le grand favori de cette saison 1994. Michael Schumacher, classé 3ème et 4ème lors de ses deux premiers championnats, est considéré comme le principal concurrent du Brésilien. De beaux duels sont en perspective.

Si les deux pilotes luttent bien ensemble lors des deux premières courses, le résultat est toujours le même : Schumacher gagne, Senna abandonne. La bataille n’ira pas plus loin, Senna se tue dès le troisième Grand Prix, à Imola.

Sans concurrent sérieux, Schumacher survole la première moitié du championnat. Cependant, il est vite rattrapé par des controverses. Dans le paddock, beaucoup soupçonnent l’écurie Benetton d’utiliser des aides électroniques à la conduite, pourtant rendues illégales par la nouvelle réglementation de cette saison. Mais c’est sur un fait de pilotage que l’Allemand connaît sa plus grosse pénalité.

Disqualifications

Au Grand Prix de Grande-Bretagne, Michael Schumacher arrive avec plus de trente points sur Damon Hill, deuxième du classement. Le Britannique prend la pole position. Lors du tour de chauffe, Schumacher dépasse son concurrent par deux fois, une action interdite et qui n’a aucune incidence sur la course.

Pour ce geste, les Marshalls lui donnent une pénalité de stop and go. Il ne l’effectue pas. Un drapeau noir est sorti, l’Allemand sera disqualifié s’il ne s’arrête pas. Il finit par observer cette pénalité et finit deuxième derrière Damon Hill. L’histoire ne s’arrête pas là, cette action est plus tard rejugée par les instances de la F1, qui le disqualifient de cette position et lui imposent deux courses de suspension, en Italie et au Portugal.

Il se voit également disqualifié lors du Grand Prix de Belgique, qu’il gagne. A la fin de la course, les commissaires estiment que son fond plat est trop usé. Cela indiquerait que la voiture est trop basse, lui faisant gagner un avantage aérodynamique illégal.  

Lors des dernières courses, Damon Hill cumule les victoires et les podiums, rattrapant petit à petit son retard, jusqu’à n’être qu’à un point du leader. C’est là qu’arrive la fameuse course d’Australie.

Si ce premier titre vient après une dure saison pour le monde du sport automobile, pleine de scandales et de drames, cette controverse ne pourra pourtant pas ternir les futurs exploits du pilote Allemand. Ses sept titres de champion du monde le place aujourd’hui au panthéon des meilleurs pilotes de formule 1.