Le 24 octobre 1971, Joseph Siffert, un pilote automobile Suisse de formule 1 et d’endurance, décède lors d’une course à Brands Hatch.


Cette année 1971 est riche en courses pour le pilote Joseph Siffert. A 35 ans, il termine cinquième du championnat du monde de Formule 1, son meilleur résultat. A côté de cela, il participe à d’autres compétitions, comme de l’endurance ou de la Formule 2. Quand il est invité à participer à la Victory Race, il a déjà effectué 42 courses depuis le début de l’année.

Cette course a lieu au circuit de Brands Hatch, pour célébrer le deuxième titre de champion du monde de Jackie Stewart. Siffert est épuisé, mais il accepte tout de même d’y participer. De toutes les manières, il aime ce circuit et Jackie Stewart est un ami.

Le 24 octobre, l’ambassadeur des montres Heuer* s’aligne sur la grille en pôle position. Dès le départ, un contact avec un concurrent le relègue à la dixième place. Il se bat comme un diable pour remonter et pointe déjà à la quatrième place au quinzième tour. Mais soudain, sa voiture fait une embardée. Il roule alors à plus de 260 km/h et percute plusieurs fois les bords de la piste. Le réservoir d’essence se décroche, la voiture s’envole dans les airs avant de s’écraser à l’envers et d’exploser.

Probablement inconscient, Joseph est coincé sous sa voiture. Les secours mettent du temps à intervenir, les deux extincteurs utilisés ne fonctionnent pas. Joseph Siffert meurt asphyxié par la fumée des flammes. Cette mort aurait dû être évitée, l’autopsie ne révélant qu’une cheville brisée.

Une pluie d’hommages

Dans le monde du sport automobile, le choc est grand. Siffert était apprécié dans le milieu. Les différentes enquêtes ne permettent pas de déterminer les causes de l’accident. Est-ce une crevaison lente après le contact du départ ? Un affaissement de la suspension ?

La Liberté, un journal suisse, parle de sa mort à la une. Le journaliste Georges Blanc écrit : « Jo Siffert est mort comme il a vécu, à plus de 200 km/h. Le célèbre Fribourgeois pilotait cette BRM qui aurait pu faire de lui, l'an prochain, un champion du monde… C'était [...] un homme d'une incroyable simplicité bien qu'ayant atteint les plus hauts sommets de la gloire sportive. »

Le journaliste Johnny Rives lui rend hommage dans l'Équipe : « Joseph Siffert était, sans le moindre doute, l'un des pilotes de course les plus aimés. Il était rapide, adroit et batailleur comme tous les pilotes de course peuvent l'être. Mais il avait quelque chose de plus, quelque chose de différent. Son aisance n'avait en effet d'égal que son étonnant courage. »

Ses funérailles réunissent plus de cinquante mille personnes dans les rues de Fribourg, paralysant la circulation de la ville. C’est là qu’il est né 35 ans plus tôt, dans une famille très modeste. A force de travail et d’ingéniosité, il parvient à financer sa passion. Il arrive à se hisser là où il avait rêvé d’être quand, gamin, son père l’emmena voir Giuseppe Farina et Alberto Ascari au Grand Prix de Suisse.

Pilote polyvalent, à l’aise en monoplace comme en voiture de sport, premier pilote suisse à marquer un point en championnat du monde de formule 1, il reste aujourd’hui une légende du sport automobile Suisse.

Bande annonce du film documentaire Jo Siffert : Live fast, die young