Nombreuses furent les tentatives des constructeurs français de percer le marché américain. Le plus grand succès de Peugeot aux Etats-Unis fut paradoxalement son chant du cygne.


Héritière de la 504, la 505 est destinée dès le début à conquérir le marché américain. Le design de cette grande routière haut de gamme est confié une fois de plus à l’entreprise Pininfarina, qui propose une ligne élégante.

La volonté de Peugeot est simple : concurrencer Volvo et Saab, en proposant une voiture fiable et distinguée, sans être tape-à-l’oeil. De nombreuses technologies sont intégrées de base, comme la direction assistée, les vitres teintées et la radio. Complétée par des sièges en velours, elle a tout pour séduire les classes libérales et intellectuelles de la Côte Est.

Mais avant de pouvoir être mise en vente, elle doit se conformer aux normes strictes américaines : un pare-choc et des portières renforcés, un pare-brise collé, etc. Concernant la motorisation, le constructeur Sochalien prend la décision surprenante de la vendre en version diesel. Un pari pour ce pays qui utilise ce carburant presque uniquement pour les camions.

Un coup de pouce

Lancée en mai 1979, la 505 profite dès sa première année d’un coup de pouce publicitaire. En effet, les villes de New-York et de Los Angeles lancent des appels d’offre pour renouveler entièrement leurs flottes de taxis. La Française semble n’avoir que peu de chances face aux traditionnelles Ford et Chevrolet.

Et pourtant, c’est elle qui remporte le marché, voyant 1200 exemplaires prendre les mythiques couleurs jaunes. Ce qui l’a fait gagner ? Sa consommation. Même pour le grand producteur de pétrole, la crise est passée par là. Les 9 litres aux 100 de la 505 ont fait le poids face à des voitures consommant en moyenne 15 litres aux 100.

Grâce à cette publicité, les ventes décollent. En 1982, 15 000 exemplaires trouvent conducteur. Une montagne en comparaison des 300 modèles de 604 vendus sur tout le territoire quelques années plus tôt. En 1983, c’est la police de Cumberland, dans le Maine, qui décide d’abandonner ses Ford Crown Victoria pour la Française.

Avec ses nombreuses éditions, la 505 couvre une large demande. L’avenir américain semble radieux pour la marque au Lion. Et pourtant.

Un succès éphémère

Dès 1983, les lois anti-pollutions deviennent plus strictes et la vente de Diesel devient très compliquée. De l’autre côté, le prix de l’essence se stabilise, permettant l’achat de voitures consommant plus. La 505 et son prix de vente élevé n’est plus si intéressante. Les chauffeurs de taxis la délaisse petit à petit, revenant à leurs classiques Américaines, comme la Chevrolet Caprice.

Si 20 000 exemplaires sont vendus en 1984, les ventes déclinent rapidement et passent sous 10 000 unités en 1987, 5000 en 1990. Une version cabriolet a un temps été envisagée pour relancer les ventes, elle est finalement abandonnée.

Pour se maintenir aux Etats-Unis, Peugeot lance la 405 en 1988. Malgré de nombreux équipements et un prix plus abordable, c’est un échec. La marque au Lion quitte définitivement le pays en 1991. 30 ans plus tard, des rumeurs de retour se font entendre.