Référence dans le sport automobile depuis sa création, la Porsche 911 n'a jamais perdu de sa superbe. Pilote de rallye vedette dans les années 80-90, Yves Loubet nous raconte son histoire avec la mythique voiture allemande.
Nous sommes en 1980. Alors qu’il n’a que 21 ans, Yves Loubet participe à la Ronde de Calvi-Calenzana. Pour la première fois de sa carrière, il pilote une Porsche 911 SC.
Depuis, trente-neuf années se sont écoulées. Pourtant, dans la tête du champion d’Europe des rallyes 1989, les souvenirs restent intacts : « Je me souviens parfaitement d’une des spéciales, raconte-t-il. Celle de Notre-Dame de la Serra. C’était une magnifique épreuve, d’une cinquantaine de kilomètres. Elle longeait le bord de mer et arrivait sur la route de l’actuel aéroport de Calvi en passant par le col de Marsulinu ». Pour sa première au volant du bolide allemand, Yves Loubet remporte le rallye et fait tomber le record de cette fameuse spéciale : « vingt-six minutes et vingt secondes » se souvient-il fièrement. L’année d’après, sur ces mêmes cinquante kilomètres, il explose le chrono et passe sous la barre des vingt-cinq minutes. Seule différence, la voiture : « Louis Meznarie, préparateur officiel des Porsche 911, m’a prêté une de ses bagnoles, via Henry Joffroy. Elle était beaucoup plus développée que celle de l’année d’avant. C’était une voiture de dingue ! » Malgré ce nouveau jouet, Loubet ne monte que sur la deuxième marche de la Ronde de Calvi-Calenzana 1981, terminant à onze petites secondes du vainqueur, Jean Pierre Manzagol (et sa Renault 5 Turbo).
La 911, comme un symbole
Aujourd’hui, l’ancien pilote de 60 ans organise des rallyes historiques. Lorsqu’il s’est lancé dans cette aventure, il y a une dizaine d’années, il n’avait qu’une idée en tête : y inviter Jean-Claude Andruet, son idole de toujours. Il se remémore avec émotions :
« Lorsque j’étais jeune, je faisais les quatre cents coups en voiture avec mon ami Jean-Charles Martinetti. A l’époque, nous conduisions dans tous les sens, sans même avoir le permis, et Andruet était notre héros. Je n’avais qu’une envie, qu’il coure sur le Tour de Corse historique. »
Alors Loubet l’appelle, lui trouve une voiture et le convainc d’y participer. Pour boucler la boucle, Jean-Claude Andruet remporte le Tour de Corse historique et devient le premier pilote à soulever le trophée portant le nom de Jean-Charles Martinetti, tristement disparu quelques années plus tôt. Comme un symbole, le vainqueur du rallye est au volant d’une Porsche 911.
« La voiture de sport par excellence »
D’ailleurs, le gagnant du dernier rallye historique organisé au Maroc par Yves Loubet pilotait lui aussi une Porsche 911. Il s’agit d’Alain Oreille, champion du monde des rallyes (groupe N) à la fin des années 80. Pour Loubet, cette victoire est tout sauf une surprise :
« La Porsche 911, c’est plus qu’une bagnole mythique. C’est la voiture qui a le plus d’ADN de sport en elle. Elle est aussi forte sur des circuits comme Le Mans ou Magny-cours qu’en rallye, où elle peut gagner sur les routes sinueuses de Corse ou les pistes en terre du Maroc. C’est la voiture de sport par excellence. C’est quelque chose de complètement fou ! »
Ce constat, il y a fort à parier que les participants aux épreuves organisées par Yves Loubet l’ont compris. Parmi les cinquante-six voitures présentes sur la grille de départ du Maroc Historic Rally 2019, dix-sept étaient des 911. Un plaisir, tellement « ces voitures sont toutes plus belles les unes que les autres ».
Et pour conclure, sachez que pour Yves Loubet « c’est une putain de chance d’avoir pu mettre son cul dans une Porsche 911 » !
