Il y a 38 ans aujourd’hui, la première DeLorean sortait de l’usine. De flop commercial à icône du cinéma, découvrez l’histoire de cet ovni de l’automobile.


« Quitte à voyager dans le temps au volant d'une voiture, autant en prendre une qui ait de la gueule ! », tels sont les propos de Doc’, célèbre personnage de la trilogie Retour vers le futur. Cette voiture, c’est la DeLorean, rendue mondialement populaire grâce à ces films. Pourtant, il s’agit d’un des plus grands échecs commerciaux de l’histoire automobile.

Une voiture internationale

Pensée par un Américain d’origine roumaine, dessinée par un italien, produite en Irlande du Nord avec un moteur français, cette voiture est cosmopolite. Son concepteur est John DeLorean, un playboy ayant fait ses armes au sein de General Motors. Trop excentrique et ambitieux pour la marque conservatrice, il quitte son poste de Vice-Président pour lancer sa propre marque, à son nom.

Celui qui “serait capable de vendre des frigos à des esquimaux” va imaginer une voiture révolutionnaire : la DeLorean DMC-12. Il la veut la plus éthique possible, alliant dernières technologies de sécurité et respect de l’environnement, en utilisant des matériaux résistants.

Après avoir fait dessiné sa voiture par le designer Italien Giorgetto Giugiaro, il part à la recherche d’une usine de production à bas coût. Le gouvernement Britannique, soucieux de calmer les tensions en Irlande du Nord, propose d’injecter plus de 100 millions de dollars dans l’entreprise en échange de l’ouverture d’une usine flambant neuve dans la banlieue de Belfast. DeLorean accepte et après un an de construction, la production peut enfin commencer.

La descente aux enfers

Si l’originalité de ce modèle attire les curieux, ses défauts vont vite coûter cher à DeLorean. Ce sont tout d’abord des failles dans la conception. La voiture entièrement en inox est difficile à entretenir, retenant toutes les traces de doigts et étant impossible à peindre. Ensuite le choix du moteur, le V6 PRV (Peugeot Renault Volvo), se montre être une erreur : il n’est pas assez puissant et se montre souvent capricieux. La production connaît également de nombreux ratés. Les ouvriers sont peu qualifiés et les voitures sortent avec de gros défauts, des pièces mal ajustées et des problèmes électriques.

La voiture arrive sur le marché américain inachevée. Sa réputation est instantanément détruite. DeLorean tente des changements, offre une garantie… Rien n’y fait. Après deux ans de production, la société est en défaut de paiement.

John DeLorean tente alors une action désespérée pour renflouer les caisses : acheter de la cocaïne pour la revendre. Manque de chance, ses interlocuteurs sont des agents du FBI sous couverture. Son avocat parvient à le blanchir, mais sa réputation est définitivement ruinée.

Aujourd’hui, 6000 exemplaires sont encore en circulation, pour le plus grand bonheur d’une communauté de passionnés.